Une face écrasée qui lui donne un air inimitable, un petit corps court sur pattes : le bulldog anglais est une race très en vogue depuis quelques années. Mais la cause de ce succès se paie avec des risques sanitaires pour le pauvre chien.
Molosse initialement élevé pour lutter contre des taureaux, le bulldog anglais est devenu un animal de compagnie au XIXe siècle au Royaume-Uni. Les éleveurs ont alors exagéré, par croisement, ses caractères distinctifs pour obtenir une face plus courte avec une large mâchoire inférieure, une constitution plus épaisse et des pattes arquées.
Problèmes de santé à la pelle
Cette race est aujourd’hui une des plus prisées au Royaume-Uni. En 2020, elle arrivait en quatrième position du classement des enregistrements de chiens du Kennel Club. Mais le bulldog anglais a une santé deux fois plus fragile que n’importe quel autre chien, selon une étude statistique publiée ce mercredi dans la revue Canine Medecine and Genetics.
Son joli pelage plissé favorise les dermatites. Son œil larmoyant est dû à une inflammation des tissus. Sa face aplatie est l’origine de syndromes respiratoires, qui limitent par exemple sa résistance à l’effort. Le poids excessif de sa musculature est la cause de kystes entre les doigts et sa morphologie générale rend compliquée la mise à bas des femelles, impliquant le recours à des césariennes.
Eviter l’interdiction de l’élevage
Ces problèmes n’ont rien de nouveau et leur prévalence dans cette race a été répertoriée depuis plusieurs dizaines d’années, mais c’est la première fois que des scientifiques les quantifient. « Bon nombre de prédispositions à des pathologies rapportées dans cette étude sont étroitement liées à la conformation extrême du bulldog anglais » à des critères de race, notent les chercheurs.
Ces derniers en appellent donc aux éleveurs pour qu’ils changent ces critères afin d’éviter une interdiction totale de l’élevage dans le pays. Récemment, la justice de Norvège a par exemple proscrit l’élevage du bulldog anglais et du Cavalier King Charles Spaniel, au motif que la pratique leur inflige des souffrances incompatibles avec la loi sur la protection des animaux.
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